dimanche 16 février 2020

CINQ CARTES BRÛLÉES - Sophie Loubière


J'ai découvert Sophie Loubière il y a quelques années avec L'enfant aux cailloux, que j'avais adoré à l'époque et qui pour moi reste un thriller de référence que je conseille énormément lorsqu'on me demande un thriller qui ne soit pas sanglant et qui se lise bien.
Lorsque j'ai vu passer ce nouveau roman et que j'en ai lu le résumé, ça ne m'a pas particulièrement attiré, mais ayant reçu l'épreuve non corrigée au boulot, je me suis dit "allez!". Que j'ai bien fais !



CINQ CARTES BRÛLÉES - SOPHIE LOUBIÈRE 
Fleuve noir / 342 pages / Sortie le 16 janvier 2020

Laurence Graissac grandit aux côtés de son frère, Thierry, qui prend toujours un malin plaisir à la harceler et à l’humilier. Du pavillon sinistre de son enfance à Saint-Flour, elle garde des blessures à vif, comme les signes d’une existence balayée par le destin. Mais Laurence a bien l’intention de devenir la femme qu’elle ne s’est jamais autorisée à être, quel qu’en soit le prix à payer. Le jour où le discret docteur Bashert, en proie à une addiction au jeu, croise sa route, la donne pourrait enfin changer…

J'ai adoré ce roman qui m'a embarqué dès les premières pages. Le style est incisif, les chapitres sont courts, l'ambiance a un petit coté glauque ; difficile de ne pas enchaîner les pages.

On y découvre Laurence, un personnage terriblement vrai ! Elle n'a pas eu une enfance joyeuse, son frère la maltraite quelques peu, sa relation avec son père est ambiguë, la confiance en soi c'est pas son fort. A coté de ça, elle développe un rapport à la nourriture des plus conflictuel. Que ça fait du bien d'être face à ce genre de personnage ; avec ses blessures, loin des clichés, loin d'être parfait, et qui existe certainement dans la vraie vie. Je me suis beaucoup attaché à elle, l'avantage de la suivre depuis l'enfance c'est qu'on comprend réellement le personnage. 

C'est un roman plus psychologique qu'à réel suspense, même si l'autrice en installe un ; ce n'est pas le principal du roman, même si c'est évident que pendant toute ma lecture je me demandais où est-ce qu'elle voulait en venir. Pour moi, Sophie Loubière a voulu montrer comment les blessures de l'enfance ont un impact sur le développement, sur l'épanouissement d'une personne. C'est très bien fait.

Il va aussi être question d'addictions : addiction à la nourriture, addiction au jeu - j'en décélérai même une troisième en quelque sorte, mais en parler serait fortement spoilant. Là aussi, l'autrice décrit extrêmement bien le pouvoir que peut avoir une addiction sur une personne, comment elle peut la pousser au pire et la détruire. Elle démontre alors que les personnes atteintes d’obésité ne le sont pas par plaisir, que manger n'est même pas un plaisir pour elles, que c'est une vraie maladie, que c'est incontrôlable. La nourriture est là un refuge. 

Enfin, j'ai été bluffée par le dénouement de cette histoire. Je ne m'attendais pas à cette direction-là, on peut dire que j'ai été surprise dans le bon sens. Tout coule de source, on repense ensuite à tout ce qu'on a lu, on se refais l'histoire et tout parait si évident. 

En bref, un roman que j'ai adoré de bout en bout, qui se lit sans faim et qui est extrêmement bien construit. 

1 commentaire:

  1. Wahou, effectivement il donne très envie de le lire ce petit bijoux. ��

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