mercredi 29 janvier 2020

LÀ OÙ CHANTENT LES ÉCREVISSES de Délia Owens - PRÉFÉRER L'HIVER de Aurélie Jeannin


Deux livres de la rentrée littéraire d'hiver 2020 ; une thématique commune ; l'un français, l'autre américain ; deux avis bien différents.




LÀ OÙ CHANTENT LES ÉCREVISSES - DÉLIA OWENS
Seuil / 480 pages / Sortie le 2 janvier 2020

Pendant des années, les rumeurs les plus folles ont couru sur " la Fille des marais " de Barkley Cove, une petite ville de Caroline du Nord. Pourtant, Kya n'est pas cette fille sauvage et analphabète que tous imaginent et craignent. A l'âge de dix ans, abandonnée par sa famille, elle doit apprendre à survivre seule dans le marais, devenu pour elle un refuge naturel et une protection. Sa rencontre avec Tate, un jeune homme doux et cultivé qui lui apprend à lire et à écrire, lui fait découvrir la science et la poésie, transforme la jeune fille à jamais. Mais Tate, appelé par ses études, l'abandonne à son tour. La solitude devient si pesante que Kya ne se méfie pas assez de celui qui va bientôt croiser son chemin et lui promettre une autre vie. Lorsque l'irréparable se produit, elle ne peut plus compter que sur elle-même...



Première lecture de 2020 et premier coup de cœur avec le roman de Délia Owens, Là où chantent les écrevisses, publié chez Seuil. Dans cette histoire, nous suivons la petite Kya qui, à dix ans, va se retrouver seule dans cette cabane de pécheur qui est sa maison, au milieu des marais du Colorado. Devenant alors la Fille des Marais aux yeux de tous, elle devra apprendre à vivre, mais surtout à grandir, seule. Amoureuse de la nature qui l'entoure, effrayée par les Hommes, elle se laissera pourtant approcher par l'un d'entre eux, puis un autre. 
C'est une histoire sublime portée par une héroïne que je ne suis pas prête d'oublier. On ne peut que s'attacher à cette enfant que l'on va voir grandir sous nos yeux, que l'on va voir devenir femme, que l'on va voir aimer, rire, pleurer. Ce qui lui arrive m'a profondément touchée car on ne peut s’empêcher d'avoir envie de la protéger. J'ai particulièrement aimé la relation qu'elle va nouer avec un homme noir, qui va alors tenir le rôle de père pour elle. Je précise qu'il est noir car nous sommes alors en pleine ségrégation raciale, et cette relation va donc être assez controversée. Ce n'est pas ce qui va avoir le plus d'importance dans le roman, mais le contexte historique reste très intéressant.
La force de ce roman, c'est le marais. L'autrice en fait un personnage à part entière et nous propose d'en découvrir toute la beauté. C'est fascinant. Pourtant, je ne suis absolument pas fan du genre nature writing, mais là j'ai été captivée. Même si la nature tient une place très importante dans l'histoire et dans la vie de l’héroïne, il ne faut pas que ce soit un frein quant à la lecture de ce roman, au contraire ! J'y ai, personnellement, parfaitement trouvé mon compte.
En plus de ça, il y a aussi un petit suspense qui s'installe dés le début. Un corps est retrouvé au cœur du marais, rapidement on pense au meurtre : que s'est-il passé ? C'est ainsi que le roman va enchaîner les chapitres au passé en suivant l'histoire de Kya, puis les chapitres au présent avec l'enquête. Je vous rassure aussi que l'alternance passé/présent est super bien faite, on ne s'y perds pas et les chapitres concernant l'enquête sont moins présent que l'histoire principale. Du coup, ce coté suspense ajoute aussi une certaine addiction à la lecture de ce roman puisqu'on a envie d'avancer et de comprendre ce qu'il s'est passé. 
Pour finir sur le roman de Délia Owens, j'ajoute simplement que c'est une pure beauté où on entre en totale immersion.


PRÉFÉRER L'HIVER - AURÉLIE JEANNIN
HarperCollins / 240 pages / Sortie le 8 janvier 2020

« Maman et moi vivions ici depuis un peu plus de trois ans quand nous avons reçu le coup de fil. Au milieu des pins, des chênes et des bouleaux, au bout de ce chemin sans issue que deux autres propriétés jalonnent. C’est elle qui m’avait proposé de nous installer ici. Et je n’étais pas contre. J’avais grandi dans cette forêt. Le lieu m’était familier, et je savais que nous nous y sentirions en sécurité. Qu’il serait le bon endroit pour vivre à notre mesure. »
À distance du monde, une fille et sa mère, recluses dans une cabane en forêt, tentent de se relever des drames qui les ont frappées. Aux yeux de ceux qui peuplent la ville voisine, elles sont les perdues du coin. Pourtant, ces deux silencieuses se tiennent debout, explorent leur douleur et luttent, au cœur d’une Nature à la fois nourricière et cruelle et d’un hiver qui est bien plus qu’une saison : un écrin rugueux où vivre reste, au mépris du superflu, la seule chose qui compte.


Un autre roman sorti au mois de janvier, mais français cette fois-ci : Préférer l'hiver de Aurélie Jeannin chez HarperCollins. Une thématique assez proche puisque là aussi nous sommes dans un roman que l'on pourrai, dans une certaine mesure, qualifier de nature writing. Mais pour celui-là, ça ne l'a pas du tout fait avec moi !
On est dans un roman très contemplatif ; voir, trop. Certes, c'est très poétique, très bien écrit, ça se lit tout seul. Je vous avoue l'avoir dévoré d'un traite. Mais voilà, si je devais résumer mon avis sur ce roman en une seule phrase je dirai simplement que je n'ai absolument rien compris. Bien sur j'y ai vu les thématiques du deuil et de la solitude, j'ai ressenti toute la sensibilité de l’héroïne à travers l'écriture de l'autrice ; mais j'y ai été totalement hermétique. J'ai vu et je comprend les avis dithyrambiques qui m'avaient d'ailleurs poussés à la lecture de ce roman, mais je n'ai pas aimé et ce fut pour moi une lecture sans intérêt. Pour tout vous dire, lorsque j'écris cet article, deux semaines se sont écoulées depuis ma lecture de ce livre et je vous avoue que je ne me souviens de rien. Celui-ci ne m'aura donc pas marqué, ne m'aura pas happé. C'est malheureux mais ça arrive, on ne peut pas tout aimer. 

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